À minuit moins une
S enfermer aux toilettes
Bonne année moi même !
- Mathilde Fauve
Les hirondelles
Font du toboggan dans l air
Joie de juillet
- Mathilde Fauve
Épingler les mots
Cafards rampants dans l ombre
Vérité qui dérange
- Mathilde Fauve
Les notes de piano pleuvaient en gouttes rapides et serrées dans la conque spiralée de mon oreille. Elles s’accordaient à merveille avec le lavis gris du ciel et les cascades facétieuses des hirondelles.
Les vaguelettes rousses des toîts en étaient toutes éclaboussées.
Les maisons pointues du voisinage tendaient leurs lucarnes et les bras décharnés de leurs antennes vers ma fenêtre entrouverte pour mieux entendre les arpèges allègres des touches noires et blanches.
Au loin, la silhouette délavée de la montagne effilochait les dentelles du soir.
Une tisane de lavande ajoutait ses exhalaisons bleutées à l’atmosphère cotonneuse de ma chambre.
Ma rue était déserte, hormis quelques roses blanches qui penchaient la tête avec recueillement sous la caresse enivrante de la mélodie primesautière de Schubert. Ou peut être sous le poids de la nuit tombante et de l’averse lancinante de ce mois de mai martyr. Qui pourrait le dire ? — Mat Fauve
Inaccessible et dépravée,
tu étais
Le fantasme parfait
— Mat Fauve
Voir un mail urgent —
Attendre quinze jours
qu'il devienne inoffensif.
— Mat Fauve
Sous le couvercle
Du sarcophage des étoiles
Toi, moi, et ton amant
- Mathilde Fauve
Contempler l horloge
Le coeur au bord du vide -
Rupture programmée
- Mathilde Fauve